Ce dîner du mardi 14 juin était de ceux-là…
Après deux mois d’ouverture de notre cave, nous souhaitions, en famille, célébrer à nouveau le lancement de Moment Divin. Et quoi de mieux que 3 légendes du vignoble pour accompagner au mieux notre gueuleton. Une vieille reine bourguignonne, un roi bordelais, et un prince rhodanien, c’est le casting 5 étoiles de cette soirée légendaire.
Pour l’occasion, nous avons sollicité notre ami Marc Mouton du restaurant Le Troquet, proche de la boutique, pour nous concocter un menu de choix. De quoi accompagner sans ombrager les flacons qui constituent les stars de l’évènement.
La Reine de Bourgogne
Après une belle bulle de Champagne Tellier pour l’apéro, c’est Le Corton 1961 de chez Bouchard qui ouvre le bal. Une première danse bluffante, un nectar de 61 ans (excusez du peu…), qui réussit magistralement à garder sa rondeur et ses formes de jeunesse. Alors oui, les arômes tertiaires prennent le pas, mais les notes de cuirs, de tabac blond et de fruits à l’eau de vie s’harmonisent dans le verre sans fausse note. C’est la veine des très grands, la magie de déguster un vin de l’époque d’Audiard et de De Gaulle, de la baie des cochons et du mur de Berlin, une autre ère somme toute…
Le Roi de Bordeaux
Acquis il y a de nombreuses années en maison de vente, Papa conservait précieusement dans sa cave une quille de Mouton Rothschild 1996. Quand l’ouvrir ? Avec qui ? Il faut savoir saisir l’occasion Papa ! Il n’a pas été bien difficile à convaincre, je le confesse… Quand on parle de légende du vignoble, comment ne pas avoir à l’esprit Mouton Rothschild ? Un vin mondialement connu et reconnu, le seul à avoir progressé dans le classement de 1855. Après 2/3h de carafage, ce millésime 1996 entame une partition pleine d’énergie et de concentration. La quintessence des grands Pauillac, entre structure tannique et amplitude, diablement efficace sur la côte de bœuf. Alors oui, ce n’est pas une claque, mais Mouton c’est un style, une promesse aussi. Promesse d’un vin peut être encore trop jeune. On regrette que la spéculation dans l’univers du vin ne fasse flamber autant les prix, car on aimerait en avoir quelques-unes d’avance en cave…
Le Prince du Rhône
Clou absolu du spectacle, nous prenons la direction de la vallée du Rhône. Rayas. La simple prononciation de ce nom donne le frisson. Un terroir magique, pour un Châteauneuf-du-Pape qu’il faut avoir goûté dans sa vie. Dans le verre, l’alchimie opère instantanément. On croirait croquer dans une fraise de Plougastel bien mûre. Les tanins sont si soyeux, la finale est si longue, le vin est si bon… Sans comparaison aucune, la claque est cette fois-ci réelle. Un vin de méditation jusqu’à sa dernière goutte qui a eu la force de nous laisser tous les quatre bouche-bée. Un jus qui interroge aussi. Et si nous l’avions gardé encore quelques années ? Est-il déjà à son plein potentiel sur ce millésime 2007 ? Cette bouteille, nous la conserverons comme un trophée, témoin d’un souvenir gravé à jamais dans nos mémoires. Merci Monsieur Reynaud pour ce moment.
Ainsi s’achève cette soirée, la première d’une longue série chez Moment Divin. L’univers du vin est sans fin, magique et imprévisible…
Vincent